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Publié le 24 Août 2021
Longtemps interdits en Chine, puis à nouveau autorisés sous la présidence de Xi Jinping, les jeux vidéo y sont aujourd'hui fortement censurés, malgré une part de marché mondiale colossale, tant ce secteur en Chine a explosé ces dernières années. Selon le cabinet Niko, d'ici 2023 il y aura plus de 354 millions de joueurs chinois sur PC ! Ce chiffre est supérieur à celui de la population actuelle des États-Unis. Le chiffre d'affaires du jeu vidéo en Chine atteindra 16 milliards de dollars. Cependant, la Chine est l’un des pays qui possède le plus de restrictions au monde. De nombreux jeux en Chine subissent la censure, avec à chaque fois des modifications à apporter. C'est ce que nous allons voir dans l'article de cette semaine !
La politique chinoise face au jeu vidéo
Définissons clairement ce qu’est la censure : d’après le dictionnaire Le Robert, la censure c’est “la condamnation d'une opinion avec un examen des publications, des spectacles, des films et des jeux vidéo exigé par les pouvoirs publics avant d'autoriser leur diffusion dans le pays”. En Chine, il y a sept sujets de base censurés dont on ne peut pas parler. Il s’agit des valeurs universelles ( bonté, la solidarité, le bénévolat et l'honnêteté..), la liberté de la presse, la société civile, les droits civiques, les erreurs historiques du Parti communiste chinois, le capitalisme de connivence au sein du pouvoir et l'Indépendance judiciaire.
Le jeu vidéo n’en est bien évidemment pas exempté, et c’est notamment en 2019 que la censure à son égard prend un tournant majeur, alors que le gouvernement chinois interdit d’évoquer le sang, de montrer des corps humains morts, de l'alcool ou des parties de poker dans les jeux vidéo. La Chine censure également tout ce qui nuit à l'éthique publique ou à la culture et aux traditions de la Chine, en plus de tout ce qui viole la constitution chinoise ou la remet en cause de près comme de loin.
Source : Legends of Runeterra (le sang est retiré)
En Chine il y a une surveillance accrue sur le temps de jeu des enfants et sur le contenu auquel ils jouent. En effet, le groupe Tencent développe et utilise une technologie de reconnaissance faciale pour empêcher les enfants chinois de moins de 18 ans de jouer la nuit. À partir de 22h jusqu’à 8h du matin, il est impossible pour eux de lancer une partie de jeu mobile via à un algorithme de reconnaissance faciale qui identifie l'âge du joueur à l’aide de l'appareil photo du téléphone. Cette fonctionnalité est présente dans 60 jeux mobiles de la société Tencent et sera déployée à l'ensemble de ses jeux mobiles.
Version occidentale
Version chinoise (Ashe porte plus de textile)
L'occident, acteur de la censure chinoise
L’utilisation de telles fonctionnalités pose également un problème de moralité pour les développeurs notamment pour les américains qui doivent implémenter ce système dans leurs jeux. Il sont obligés de se conformer aux règles du gouvernement pour que leurs jeux puissent sortir en Chine, qui est l’un des marchés du jeu vidéo les plus lucratifs au monde et dont personne ne souhaite se priver. Un exemple datant de 2020 plutôt parlant venant du géant Activision Blizzard : le joueur Hongkongais "Blitzchung" avait présenté des signes de soutien aux mouvements d’indépendance de la ville d’Hong Kong lors du tournoi de Taipei. Ce dernier s’est très rapidement vu interdire de compétition pour 1 année entière, retirer ses récompenses et censurer lors de son élocution en direct par Blizzard.
De plus, l’influence chinoise (par le biais de Tencent) s'est considérablement agrandie au cours de ces dernières années dans l’industrie du jeu tant ils ont investi dans des sociétés du milieu, telles que Riot Games, Epic Games, Ubisoft, Activision Blizzard ou encore Yager.
Ce gain en puissance constant des sociétés de jeux vidéo chinoises a laissé éclater plusieurs scandales qui ont indigné le monde du jeu vidéo. En 2019, Riot Games a été vivement critiqué après avoir mis en place des mesures anti-addiction dans la version chinoise de League of Legends, créant ainsi un système de collecte de données personnelles transmises au gouvernement chinois afin de surveiller le comportement des joueurs. En effet, le groupe Tencent possède 100% des parts de l’entreprise américaine Riot Games depuis 2015, ainsi que 40% des parts de Epic Games. Cette participation des groupes chinois dans les entreprises américaines soulève des questions quant à la complicité des développeurs dans la transmission de données au gouvernement, utilisées en partie pour enfreindre les libertés de consommation des joueurs chinois.
Conclusion
En Chine, le marché du jeu vidéo est très lucratif pour les entreprises du secteur malgré le contrôle de l’Etat chinois et la mise en place de leurs mesures restrictives. Celles-ci rendent difficile la liberté artistique pour les studios étrangers. Néanmoins, avec plus de 354 millions de joueurs, c’est un marché dont les studios et éditeurs de jeux vidéo ne peuvent pas se passer. Le marché chinois possède une telle part de la population de joueurs dans le monde que même les titres esport les plus joués se soumettent eux aussi à la censure.
Cette dernière peut s’avérer judicieuse, ou abusive, toujours est-il qu’elle est bien présente tant visuellement que dans les restrictions techniques imposées aux habitants de l’empire du milieu et ce même par les studios occidentaux.
Connaître les restrictions, les codes et la politique interne de la Chine est nécessaire afin d'intégrer efficacement son marché. C'est pourquoi une agence internationale experte est essentielle pour vous y aider ! STAKRN Agency est en mesure de prendre en charge votre stratégie d'intégration du marché du jeu vidéo chinois en créant avec vous la campagne idéale pour répondre à vos besoins dans ce secteur.
